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D'errance en insignifiance, jOurnal d'une dépressiOn
D'errance en insignifiance, jOurnal d'une dépressiOn
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19 juillet 2013

Obsession esthétique

angels and bier

Je ne suis rien. Seulement le vide. Devant moi, derrière moi. Mes doigts s'accrochent encore aux rebords de la fenêtre. Pourquoi ? Pour qui ? Jusqu'à quand ? Agité par le vent, le tulle blanc de ma jupe palpite, palpite en lieu et place d'un cœur mécanique qui ne s'emporte plus. En dessous de moi, neuf étages. Princesse dans une tour blanche ? Non. Le blanc est depuis longtemps remplacé par le gris. Les fées urbaines s'engluent et suffoquent, entremêlées sous de bitumeuses tentacules. Le vague à l'âme ? Non, plutôt une Terre sans Lune, le calme plat de l'oscillogramme. La peinture sur le rebord de la fenêtre s'écaille et pique légèrement les paumes de mes mains. Je m'y raccroche depuis trop longtemps. Quelquefois, de petites plaques d'un blanc jaunâtre, polygones en lambeaux, se détachent, virevoltent un instant puis dégringolent, minablement. Je les perds de vue avant qu'elles n'atteignent le sol. Ma chute sera brutale. Je ne pense qu'à mourir, je n'ai pas essayé de vivre. J'ai toujours sous la main ces petits cachets censés provoquer un arrêt cardiaque. L'idée du suicide nous soulage disait N. Je ne prendrai pas de médicament, aujourd'hui je préfère tomber. J'ai préparé ma tenue. N'être plus qu'une image jusqu'au bout. Cache(-absence-de)-cœur noir, jupe fluide de tulle blanc, pieds nus. Comme une funambule, j'attends encore de me lancer à la seule différence qu'ici la ligne est verticale.

"Und ihre Hände schweben über allen,
Die flatternd in dem leeren Raum verweilen."

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