S'il y eut jamais quelque chose...

... tout s'est depuis effondré.
Je la cherche mais je ne l'atteins plus. Je doute qu'elle ait bien existé. Elle m'échappe comme le sable que voudraient maladroitement retenir mes doigts. Il faudrait essayer de la sculpter, la reformer dans un futur plus ou moins vague mais il me semble n'avoir aucune matière à ma disposition pour la recréer. Le temps nous éloigne, ma mémoire la dilue derrière d'autres souvenirs, moins gais. Je disparais derrière les obligations. L'exigence de neutralité émotionnelle tait mes derniers émois. Les quelques fois où mon trouble a ignoré les conventions tacites pour s'exprimer, l'Autre a fui.
Je ne parviens pas à me nourrir de ces discussions superficielles, de cet humour en errance, de ces sorties pour tuer le temps, pour ne pas rester seule. J'attends plus, je ne la retrouverai pas autrement. Je ne suis que l'ombre de mon corps qui s'adapte aux angles du mur, aux changements de lumière, de surface.
Je voudrais vivre et n'attends que la mort.