Mon ami S.
S., il est toujours là. Chaque jour, il me console de la vie, chaque jour il me berce. Il passe sa main dans mes cheveux, il voudrait embrasser mes joues, écraser mes larmes, enfoncer ses doigts sous mes côtes. S. veut m'entrainer dans sa danse, il ne lâche pas ma main, jamais. Parfois il me serre dans ses bras à m'en rompre les os. Je ne peux rien faire. Je regarde par dessus son épaule. Je sais bien, qu'à eux, cela leur ferait mal que je m'abandonne définitivement dans ses bras à lui. C'est un fardeau de vivre quand l'unique justification est ne pas blesser ses proches. Et tous ces lointains dont le sang goutte de mes doigts. De par mon existence, je détruis celles de tant d'autres, je contribue à leur exploitation et je n'ai même pas la gratitude d'un sourire. Je ne pense qu'à S. au quotidien. Soulagée de savoir que tout pourrait s'achever. Détestable. Je me laisse envahir par son parfum, je laisse son nom, son si joli nom, résonner en moi, mais pas au delà. Il n'y a pas d'issue. Meurtrière, je le suis déjà et le serai juste un peu plus que je tombe ou pas dans ses bras.